L’aliénation mentale filmée en Lozère, à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban : constat sur les malades eux-mêmes et sur la patiente rééducation de leur cerveau par les psychiatres.
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« C’est un film sur l’impossibilité de montrer la folie, explique Mario Ruspoli dans un entretien accordé au Monde en 1962. Cependant, il est possible de faire passer derrière le miroir, d’utiliser comme tremplin, comme moyen de communication, l’angoisse, qui est le dénominateur commun entre le malade, le médecin et le public. Seul, ce dénominateur commun d’angoisse nous fait pénétrer à l’intérieur du monde de la folie. » Claude Mauriac confirme ces propos : « Parmi les malades non délirants dont la pensée demeure cohérente, les raseurs restent les raseurs. D’où des longueurs. Les autres, les enterrés vifs, font à l’arrière-plan les mêmes gestes toujours recommencés et, toute fraternité oubliée, nous avons peur, parce que nous nous sentons en danger. » Le documentariste explique ses méthodes : « Nous avons mis peu à peu notre technique au point et nous avons utilisé une équipe de trois extrêmement mobile qui permet de filmer en courant, le cas échéant : un cameraman, un homme pour la mise au point, un preneur de son. Pour les interviews dans les fermes, j’ai pensé que si on prenait un interviewer de l’extérieur, les paysans ne diraient rien ; je suis donc arrivé avec des gens du milieu : un docteur, un curé, un instituteur agricole itinérant. L’important, c’est que les gens s’habituent à vous, qu’ils vous connaissent, qu’ils aient de l’estime, de l’amitié pour vous. Il faut les mettre en confiance, il faut qu’ils sachent que vous n’allez pas les trahir, les ridiculiser, les fausser pour leur faire servir une thèse dans le style Mondo Cane. Il faut que les réalisateurs aient une fantastique conscience professionnelle. »
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